lundi 17 juillet 2017

L'Etape du Tour, 16 Juillet 2017 (1): Un grand moment de solitude!...

PERSPECTIVES POUR UN CYCLISME DURABLE
Communiqué n° 463

Un grand moment de solitude... au milieu de 15000 cyclistes!...



Cette étape du Tour 2017, qui reliait Briançon et le col de l'Izoard au terme de 180 kilomètres (auxquels il fallait rajouter 21 bons kilomètres pour rallier le site du village) a été une expérience assez désagréable pour moi quant à son issue.
Et pourtant tout avait été fait pour que cette journée se passe merveilleusement bien. L'organisation d'ASO est toujours aussi "professionnelle" et il n'y a rien à redire sur tous les aspects du retrait des dossards (pas de longue file d'attente) à la tenue du village, des parcours sur route fermée au suivi "numérique" de l'épreuve.





Un des plus de cette édition a sans doute été la beauté du parcours, avec un départ en douceur jusqu'au Lac de Serre-Ponçon avec des vues magnifiques une fois la côte des Demoiselles Coiffées escaladée. La "sagesse" du départ était certes trompeuse car l'altimètre affichait déjà 1200 mètres de dénivelé au sortir de Barcelonnette. Quant à l'Izoard, pas pour moi cette année...
De mon côté, j'avais voulu que l'épreuve se passe pour le mieux avec des temps de passage calculés sur une base de 20 km/h. Toujours en avance, je prenais soin de boire régulièrement et de m'alimenter car nous savions toutes et tous que la gestion de l'épreuve serait la clé de la réussite… Et pourtant j'ai subi une intense déshydratation arrivé au ravitaillement de Guillestre, après avoir monté avec peine le col de Vars, rendu difficile par la chaleur qui régnait sur ses pentes (d'autant qu'avec un dossard élevé, je partais plus tard qu'à l'accoutumée).
Nous avions organisé une solution de repli, j'en ai "lâchement" profité pour arrêter là ce qui s'annonçait pour moi comme un "calvaire". Faire grossir le peloton des cyclistes à pied n'était pas mon ambition. Dans mon entourage on hésitait entre les expressions de "pensées négatives" et "instinct de survie". L'actualité dramatique chez les cyclistes a joué dans mon cheminement intellectuel.



N'empêche qu'on en ressort avec une vive déception et un grand moment de solitude, mon dernier abandon sur une étape du Tour remonte à Issoire-St Flour, et là je me sentais moins "seul".
Mais cette position ne m'a pas empêché de constater que les choses ne s'arrangeaient pas dans le peloton. Deux gros soucis qui semblent s'amplifier au fil des éditions. D'abord l'anarchie relative dans les SAS, des gros dossards se placent dans des SAS prioritaires, ou anticipent leur départ, sans respecter ni l'organisation, ni les bénévoles qui tentent de faire au mieux pour que tout se passe bien. La plupart s'estime lésée par l'attribution, nombreux sont ceux qui se sentent bien meilleur cycliste que le numéro affiché sur leur plaque de cade… Mais le pire reste l'abondance des déchets déversés sur la route. Dès les premiers kilomètres des topettes et autres détritus étaient visibles sur la route avec parfois des difficultés pour ne pas rouler dessus ! 
 Sur le filet placé après Barcelonnette afin de récolter les déchets on constatait un étrange phénomène. Soit les cyclistes visent mal, soit ils ne respectent pas les consignes (certes pas assez mises en valeur, à quand de véritables éliminations des malotrus !), mais il y avait bien plus de déchets sur la route que dans le filet. Avec une mention spéciale pour le dossard 15168 (il se reconnaîtra peut-être, bien qu'il ne vienne pas de France) qui a cumulé les deux défauts, parti dans le SAS 4, il vidait allègrement ses poches devant moi. Et on appelle ça un "finisher" en 10h51 ! Ce grand moment de solitude m'envahit encore car cet exemple n'en est qu'un parmi tant d'autres…


A l'heure où la situation se tend entre les cyclistes et leurs "adversaires" de plus en plus vindicatifs (automobilistes mais pas que), à l'heure où les accidents souvent liés à l'incivilité se multiplient, comment faire pour apaiser un peu la situation. Sans doute pas de la sorte.
Se respecter soit même (ce que je tente de faire aujourd'hui) respecter les autres et deux ou trois règles de politesse arrangeraient tant les choses… Les années passent, la Patrouille Green Cycling se bouge, mais tout reste à faire.




Pour finir un dernier regret, celui de n'avoir pas eu l'occasion de saluer tous les "patrouilleurs" tant l'épreuve rassemble de monde sur les 2 jours. Je le fais ici, bravo et à la prochaine…

Vincent

1 commentaire:

François a dit…

Salut Vincent, je n'ai pas eu le plaisir de te voir mais celui de te lire, je partage tes points de vue sur la relation cyclistes et usagers de la route , sur l'état des routes après certaines cyclos et sur la situation dans les sas, j'ai glissė une anecdote amusante å ce sujet dans mon CR. Je te salue virtuellement pour cette fois ...